L'IUFM était en ruine, un chaos pour fêtards, graffeurs et incendiaires : des monceaux de dossiers empilés, des armoires éventrées, des pans de murs abattus... La nuit, à la lueur d'une lampe-torche, le bâtiment prenait des allures monstrueuses. C'était devenu notre repaire, notre jardin clos, un petit Eden au goût de brûlé. Il fallait laisser une trace avant destruction, donner un titre à cette oeuvre collective, nous l'avons fait, par dessous, par soustraction, effaçant pour faire apparaître, couvrant de peinture blanche les murs tagués et graffés sauf là où nous avions placé les lettres formant les trois maîtres mots de l'Académie : « Ordre », « Equilibre », « Harmonie ».

The I.U.F.M (Teachers' Academy) was in ruin, a chaos for hooligans, taggers and arsonists : heaps of piled up files, smashed open cupboards, knocked down wall panels. At night in the dim light of a torch, the building took on monstrous looks. This place had become our lair, our private garden, a small Eden with a taste of burnt ashes. A token had to be left before destruction, a title given to this collective work, wich we did underneath by substraction erasing the tagged walls, covering them with white paint, to put into light the letters composing the three key-words of the Academy : « Order », « Balance », « Harmony ».